Allocution du président des IRSC devant le Comité permanent de la science et de la recherche
Transcription
Le 1er octobre 2025
(L'allocution prononcée fait foi)
Madame la présidente,
Merci pour l'invitation à comparaître devant votre comité.
C'est un plaisir d'être ici pour la première fois en tant que président des Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC).
L'excellence en recherche est au centre du mandat des IRSC et me tient profondément à cœur.
Il y a 9 mois j'ai accepté le rôle de président des IRSC parce que je crois profondément à sa mission — améliorer la santé, le bien-être et la prospérité des Canadiens grâce à une recherche d'excellence.
En tant que clinicien-chercheur depuis 33 ans, j'ai vu de mes propres yeux comment la recherche transforme des vies et des systèmes de santé.
Les soins et les résultats liés au cancer se sont également grandement améliorés. C'est une réalité très personnelle pour moi. J'ai perdu ma première épouse à cause d'un cancer du sein. Pendant son combat, une nouvelle classe de médicaments anti-œstrogènes — les inhibiteurs de l'aromatase — est devenue disponible exactement au moment où nous en avions besoin.
Grâce en partie à la recherche canadienne, ces traitements lui ont offert plus de temps — et ont permis à notre fille de dix ans de passer huit années supplémentaires avec sa mère.
Nous sommes aujourd'hui à un moment crucial de l'histoire humaine, où les découvertes scientifiques transformeront notre vie quotidienne.
Il y a 25 ans, lorsque les IRSC ont été créés, des scientifiques canadiens ont rejoint le projet du génome humain. Il a fallu des milliers de chercheurs et des milliards de dollars pour cartographier un seul génome.
Aujourd'hui, non seulement pouvons-nous cartographier un génome entier en une fin de semaine pour moins de 100 $, mais nous pouvons aussi modifier notre génome pour éliminer les séquences d'ADN responsables de maladies, grâce à un outil d'édition génétique (CRISPR), afin de potentiellement guérir des maladies comme l'anémie falciforme et la fibrose kystique. Cela signifie que nous avons désormais le pouvoir de transformer la vie.
Imaginez si nous combinions cette transformation fondamentale en biologie avec l'intelligence artificielle.
Dans le domaine de la santé et des sciences de la vie, cette combinaison accélérera les découvertes à un rythme inimaginable.
Ces forces puissantes généreront de nouvelles connaissances fondamentales et auront un impact sur la santé, les soins de santé, ainsi que sur TOUS les aspects de notre tissu social. Cette convergence exigera la mobilisation de toute la société, y compris de nos meilleurs scientifiques, pour être à l'avant-garde de cette nouvelle révolution.
La question est de savoir si nous sommes prêts à agir avec audace et ensemble.
Sommes-nous prêts et disposés à surmonter les obstacles et à libérer le pouvoir de nos données de santé — de notre génome à nos dossiers médicaux — pour servir le bien public?
Sommes-nous prêts, en tant que pays, à investir pour devenir des chefs de file mondiaux? Car à mes yeux, le Canada compte parmi les meilleurs scientifiques au monde, mais nous commençons à prendre du retard par rapport aux autres leaders mondiaux.
Alors que le paysage mondial de la recherche connaît une croissance fulgurante, il est impératif de renforcer la SCIENCE au Canada afin de stimuler notre économie, tout en protégeant notre souveraineté et notre sécurité.
Ma vision de l'excellence en recherche se résume en trois mots : collaboration pour l'impact.
Pour moi, cela signifie favoriser les partenariats, créer des réseaux et des consortiums axés sur les problèmes, à travers les secteurs et les juridictions, qui intègrent des disciplines et des perspectives diverses pour relever les grands défis sociétaux qui nous touchent tous, y compris les plus vulnérables.
Cela signifie que l'ÉQUITÉ doit être un principe fondamental. Si nous ne permettons pas à tous les Canadiens de bénéficier de nos nombreuses découvertes, nous risquons de fragiliser le tissu social du pays et d'aggraver les résultats en matière de santé et d'économie. L'excellence en recherche, à elle seule, ne suffira pas.
Les IRSC ont non seulement l'ambition audacieuse, mais aussi les outils nécessaires pour continuer à soutenir l'excellence en recherche.
Nous avons un fonds de découverte, qui soutient la science la plus originale et de la meilleure qualité ; et 2) un fonds axé sur une mission, qui cible des domaines prioritaires comme les soins primaires et la santé mentale, la santé cérébrale, les maladies infectieuses et la crise des opioïdes.
Les deux approches reposent sur une évaluation rigoureuse par les pairs conforme aux normes internationales.
C'est ainsi que nous produisons des recherches percutantes qui continuent de changer nos vies.
À ce moment charnière, nous devons non seulement fournir toutes les ressources nécessaires à nos meilleurs scientifiques, mais aussi améliorer la commercialisation des découvertes faites ici même au pays. Autrement, nous risquons d'enrichir d'autres pays plutôt que le nôtre — comme ce fut le cas avec les vaccins à ARN messager et l'Ozempic.
En résumé, grâce à notre engagement indéfectible envers l'excellence, les IRSC visent à maximiser l'impact de la recherche sur la santé, le bien-être et la prospérité économique des Canadiens d'un océan à l'autre.
Merci. C'est avec plaisir que je répondrai à vos questions.
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